Histoire et sites remarquables
LES ORIGINES CELTES DU VILLAGE
Le village se trouve à l’intersection de deux axes de communication. La desserte nord-sud est assurée depuis la nuit des temps par « le Chemin Perré ». Cette voie gallo-romaine apparue au IIe siècle, qui s’est elle-même substituée à une ancienne voie celtique, permet de relier Sens à Montbouy et au-delà rejoindre Gien et Orléans. Elle constitue à l’origine le principal moyen d’accès au village. L’axe est-ouest tracé au fond de la vallée ne se développera qu’un peu plus tard.
Ce bourg, situé à un endroit stratégique depuis la Haute Antiquité, a subi au fil des siècles l’influence de plusieurs civilisations, d’abord celte, puis gallo-romaine et enfin chrétienne.
Dès la préhistoire, des hommes s’installent en bordure du plateau. Cette implantation perdure jusqu’au début de notre ère ; la région est alors occupée par les Sénons, un peuple celte qui a laissé quelques traces.
Plusieurs hypothèses sont émises quant au patronyme de la cité. Trois d’entre elles font référence à ses origines celtes. La première évoque sa situation au bord de l’eau. La seconde fait allusion à un certain dieu à trois cornes. La troisième se réfère à une divinité celtique. En revanche, les explications simplistes comme « trois gués » ou trois « trois guerres » doivent être écartées.
L’EPOQUE GALLO-ROMAINE
En 58 avant J.C, Jules César entreprend la conquête de la Gaule pour asseoir sa position au Sénat.
En mars, Jules César, à la tête de 50.000 légionnaires, s’empare d’Agedincum (Sens). Il gagne ensuite Genabum (sans doute Orléans) afin de mater la révolte des Carnutes, puis il se dirige vers Gergovie pour écraser la rébellion. En chemin, deux jours après son départ de Sens, il atteint l’oppidum gaulois de vellaunodunum, qu’il conquiert après trois jours de siège.
César évoque cet épisode dans « La Guerre des Gaules », un ouvrage où il relate les évènements de chacune de ses campagnes. Son récit ne permet pas de situer Vellaunodunum avec exactitude et une incertitude règne quant à son emplacement. Depuis deux millénaires, un débat épique oppose les historiens à ce sujet.
La Gaule étant définitivement conquise après la défaite de Vercingétorix, une nouvelle ère s’ouvre pour le petit village de la vallée de l’Ouanne qui deviendra une grande cité gallo-romaine.
Des fouilles ont été entreprises. Elles ont mis en évidence les vestiges enfouis de plusieurs édifices majeurs qui donnent une idée de la richesse et de la grandeur passée de cette ancienne cité gallo-romaine : au pied de la colline du Donjon un cimetière gallo-romain, derrière la gare actuelle un imposant théâtre pouvant contenir jusqu’à 8.000 personnes, à l’emplacement du moulin du Chemin un ensemble luxueux de thermes, sur la rive gauche de l’Ouanne les fondations d’une immense villa gallo-romaine. La population avoisinait les 20.000 habitants.
La cité flamboyante s’éteint au milieu du Ve siècle, vraisemblablement détruite par Attila, le « fléau de Dieu ».
LE MOYEN ÂGE
Le bourg ne renaîtra véritablement de ses cendres que six siècles plus tard, mais il ne retrouvera jamais sa splendeur passée.
Cette renaissance correspond, à partir du IXe siècle, au rattachement de la paroisse à l’évêché de Sens et la construction d’une première église.
Vers 1110 une nouvelle église voit le jour dont seuls subsistent aujourd’hui le porche et la base du clocher.
Vers 1160, une communauté religieuse, créée par les Bénédictines de Chenevannes, s’installe au Prieuré.
Cette époque correspond à la vie de sainte Alpais. Certes, les historiens sont partagés quant à son lieu de naissance, Triguères pour certains, Cudot, dans l’Yonne, à une quinzaine de kilomètres pour d’autres. En revanche, tous admettent qu’elle a passé une partie de son enfance à Triguères, au hameau de la Mardelle.
Née vers 1150, sa vie suscite de la part des fidèles une véritable dévotion qui va perdurer au cours des siècles suivants et qui se poursuit encore aujourd’hui.
A la fin de l’été 1421, pendant la guerre de Cent Ans, les troupes du roi d’Angleterre Henri V de Lancastre ravagent la région. L’église est incendiée et beaucoup de châteaux sont détruits; seuls les châteaux du Donjon et de Courtoiseau survivront au désastre. L’église ne sera reconstruite que vers 1500.
En 1429, lors de ses chevauchées à travers le royaume, Jeanne d’Arc va passer à Triguères à deux reprises, lors d’un premier voyage qui la conduit de Vaucouleurs à Chinon, puis en sens inverse lorsqu’elle se rend à Reims pour le couronnement du roi Charles VII. Elle passe la nuit du 29 juin au moulin de Ramais à mi-chemin entre Triguères et Château-Renard, alors que la troupe loge à Courtoiseau.
LES TEMPS MODERNES
Un siècle plus tard, en mai 1539, François Ier séjourne à l’abbaye des Echarlis, à Villefranche-Saint-Phal. Puis il se rend au château de la Motte à Château-Renard. Lors de son passage à Triguères, il est reçu par les marchands-bourgeois, qui lui demandent l’autorisation de construire un rempart, condition indispensable pour obtenir le droit de créer des foires et marchés.
Cette autorisation est accordée en 1546. La cité se dote d’un mur d’enceinte comprenant tours et fossés. Ce rempart protègera à plusieurs reprises la cité des incursions, notamment pendant les guerres de Religion.
Sur le plan religieux, la seconde moitié du XVIIIe siècle est marquée par le long ministère de l’abbé Jacques Taillandier, qui va régner sur la paroisse pendant 40 ans, de 1752 jusqu’à sa mort en 1793. En 1754, il installe l’autel et le tabernacle. Offerts par les Bénédictines de Montargis, ils proviennent du monastère de Gy-les-Nonains.
Durant la Révolution, Triguères reste à l’écart du tumulte.
L’EPOQUE CONTEMPORAINE.
Après la période révolutionnaire, la vie reprend son cours normal. Cependant, avec le vote de la Constitution civile du clergé en 1790, les prêtres deviennent des fonctionnaires laïques dépendant de l’Etat. Par voie de conséquence, les communes doivent leur assurer un traitement honnête et leur fournir un logement décent. Au cours du XIXe siècle, la question du presbytère va constituer un sujet de préoccupation récurrent et souvent une source de tensions entre la mairie et les curés successifs.
Le 12 juin 1841, une météorite s’abat à la Bourgonnière. Son poids est estimé à une trentaine de kilos. Lors de l’impact, l’aérolithe éclate en une multitude de fragments ; certains d’entre eux sont aujourd’hui détenus par les plus grands musées d’histoire naturelle du monde entier.
Pendant la guerre franco-allemande de 1870, le village est brièvement occupé par les Prussiens qui s’installent au château du bourg fraîchement construit.
A partir de 1874, l’arrivée du chemin de fer dans la vallée modifie la vie des habitants et facilite leurs déplacements. Triguères est situé sur la ligne reliant Montargis à Sens. Six ans plus tard, une nouvelle voie ferrée est mise en service. Elle relie Triguères à Surgy dans l’Yonne. Situé à l’embranchement de deux lignes de chemin de fer, Triguères va devenir un important nœud ferroviaire.
En 1889, le transfert d’une partie des reliques de sainte Alpais de l’église de Cudot à celle de Triguères donne lieu à une grande manifestation religieuse réunissant plusieurs milliers de personnes.
La première guerre mondiale fera 48 morts.
Le 24 août 1944, à 16 h, les américains arrivent ; Triguères est libéré.
L’année suivante, Albert Ramond, propriétaire du moulin du Chemin, prend les rênes de la mairie. Les opérations de remplacement de la cloche permettent la découverte d’une statue en bois du XVe siècle, probablement dissimulée à la Révolution.
Sur le plan économique, c’est au cours de cette période que la minoterie exploitée par la famille Ramond, au moulin du Chemin, atteint son apogée. En revanche, le transport ferroviaire, concurrencé par la route dès le milieu des années 1930, décline fortement ; le trafic des voyageurs est définitivement arrêté peu après la fin de la guerre et le trafic des marchandises est limité. A partir de 1958, la vie des habitants de Triguères, comme celle des autres villages du plateau nord, va être bousculée par la découverte de pétrole dans son sous-sol.
*Extraits du livre “LES VILLAGES des environs de CHÂTEAU-RENARD“ de Claude Martin et Alain Romilly disponible au Royal Tabac-Presse place de la République à Château-Renard.
L’église actuelle est l’aboutissement de plusieurs campagnes successives de construction ou de restauration.
Un premier lieu du culte apparaît à l’époque gallo-romaine, suivi au Ve siècle d’un baptistère dédié à saint Martin. Un peu plus tard une première église de dimension modeste, de moins de 6 m de large, est construite à l’emplacement actuel de la nef droite et du clocher.
A partir de 1110, le curé Aymery fait bâtir un nouvel édifice parallèle au précédent, d’environ 8 m de large. De style roman, le portail et la tour du clocher datent de cette époque ; ils constituent les parties les plus anciennes de l’église actuelle.
Vers 1260, le curé de la paroisse remplace l’abside par un chevet plat percé par trois fenêtres gothiques.
En 1421, les troupes anglaises détruisent une partie du village et incendient l’église. La reconstruction, dans le style gothique, n’intervient que 80 ans plus tard, vers 1500.
Plusieurs aménagements sont réalisés au cours des siècles suivants. Néanmoins aucune modification majeure n’a affecté la structure globale de l’édifice.
L’église se caractérise par un manque de symétrie. Elle se présente sous forme de deux rectangles accolés. Le premier comprend la nef principale et le collatéral nord, dédié à la Sainte Vierge ; le second, le collatéral sud est consacré à sainte Alpais depuis sa canonisation en 1874. La nef et le chœur sont séparés par une grille en fer forgé portant le monogramme de saint Martin.
Placée sous le double patronage de saint Martin et saint Louis, l’église est inscrite à l’inventaire des monuments historiques.
L’église abrite un grand nombre de trésors.
Posé sur le maître-autel de style renaissance, se trouve un magnifique tabernacle en bois doré, qui constitue l’œuvre majeure de l’église. Réalisés en 1673, le maître-autel et le tabernacle portent la signature d’Antoine Vatinel, un artiste renommé du Gâtinais. Ils proviennent du monastère de Gy-les-Nonains. Ces deux éléments remarquables sont remis aux Bénédictines de Montargis, propriétaires du château du Donjon, qui les offrent à la paroisse de Triguères en 1754. Le tabernacle a été restauré en 2006.
Le chœur est orné d’une statue en bois de la Vierge datant du XVe siècle. Elle est classée “Vierge royale “ par les services des Beaux-Arts.
La nef consacrée à sainte Alpais contient depuis 1879 une partie de ses reliques.
Un vitrail réalisé par le maître-verrier japonais Hidéo Matsuda a été offert en 2016 par la famille Harang.
*Extraits du livre “ LES VILLAGES des environs de CHÂTEAU-RENARD“ de Claude Martin et Alain Romilly disponible au Royal, tabac-presse, place de la République à Château-Renard.
Sainte Alpais est née vers 1150, à Triguères pour certains, à Cudot pour d’autres. Elle passe son enfance à Triguères au hameau de la Mardelle. A l’adolescence, elle est victime de deux drames successifs ; la mort de son père et la maladie, sans doute la lèpre. La famille s’installe alors à Cudot.
Alpais se réfugie dans la prière ; après cinq ans d’épreuves elle est miraculeureusement guérie après l’apparition de la Vierge, mais elle reste paralysée. Contrainte de demeurer couchée et incapable de s’alimenter, elle vit dans une extase perpétuelle.
Plusieurs de ses contemporains ont relaté ses visions, comme celle de la terre suspendue au milieu d’océans et tournant autour du soleil, plusieurs siècles avant Galilée ou Copernic. Dotée du pouvoir de faire des miracles, de nombreux pélerins et des personnages éminents du royaume viennent lui rendre visite, comme l’archevêque de Sens ou la mère du roi Pilippe-Auguste. Une église est construite. Alpais vivra recluse dans une cellule attenante, sans boire ni manger pendant 30 ans, avec pour seule nourriture l’hostie qu’un prêtre lui administre chaque dimanche. Décédée en 1211, elle est inhumée dans l’église de Cudot.
Sainte Alpais suscite depuis toujours un véritable culte, tant à Cudot qu’à Triguères. Un pèlerinage annuel était même organisé autrefois entre les deux cités. En 1790, alors qu’une longue période de sécheresse sévit dans la région, 300 fidèles de Triguères se mettent en route pour Cudot, bannières au vent, afin de se placer sous la protection d’Alpais. Ils se prosternent devant son tombeau et la pluie arrive peu après.
Sainte Alpais est canonisée en 1874 par le pape Pie IX. Son cercueil en pierre est découvert par l’abbé Boiselle en 1878. L’année suivante, l’église de Triguères obtient la concession d’une partie des reliques. Après avoir transité par la chapelle du château de la Brûlerie à Douchy, elles sont transférées à Triguères. Cette opération donne lieu à une manifestation réunissant 5000 personnes et pas moins de 120 prêtres.
En raison de ses visions célestes, sainte Alpais a été choisie pour être la patronne des cosmonautes. A Triguères, une statue et une fontaine lui sont dédiées : elles sont situées près du moulin du Chemin, à l’endroit même où, frappant le sol avec sa houlette de bergère, une source aurait jailli. Depuis 2018, une procession est organisée chaque année entre l’église et la fontaine de Sainte-Alpais.
*Texte du livre « LES VILLAGES des environs de CHÂTEAU-RENARD disponible au Royal tabac-Presse place de la République à Château-Renard et au Syndicat d’Initiative.
Commerces à Triguères
Boulangerie PINSON
Alimentation - Boulangerie - Patisserie6, Grande Rue, 45220 Triguères
Tél.: 02 38 94 04 97
Le lundi, jeudi, vendredi et samedi 7h30 – 13h30 et 16h – 19h30
Le mardi 7h30 – 13h30
Le dimanche 7h30 – 13h
Fermeture le mercredi.
GM Alimentation
Epicerie - Alimentation7, Grande Rue, 45220 Triguères
Tél. : 02 38 96 04 71
Ouvert le lundi, mardi, jeudi, vendredi et samedi 7h30 – 13h et 16h – 19h
Le dimanche et jour férié 8h – 13h
Fermeture le mercredi
Le Rivage
Bar, fleurs et jardinerie3, Avenue de la Gare, 45220 Triguères
Tél. : 02 38 94 01 11
Le lundi, jeudi, vendredi et Samedi 9h – 12h30 et 14h30 – 18h30
Le dimanche et jour férié de 9h – 12h30
Fermeture le mardi et le mercredi, mais joignable au 06 23 82 46 19
LA TRIGUEROISE
Boucherie Charcuterie5 grande rue
45220 Triguères
Tel : 06 89 79 45 69
Ouverture le:
Mardi 8h- 13h00 / 16h - 19h00
Mercredi 8h - 13h00 fermé l'après midi
Jeudi Vendredi Samedi 8h -13h00 / 16h -19h00
Dimanche matin 8h -13h00 uniquement