Château-Renard

Histoire et sites remarquables

LES ORIGINES DE LA CITE : DE LA PRÉHISTOIRE A LA FIN DU PREMIER MILLÉNAIRE.

La vallée de l’Ouanne est occupée depuis la préhistoire, comme l’attestent les traces d’importants ateliers de taille de silex retrouvés sur son territoire.

Au temps des gaulois, un chemin empierré permet de rejoindre Bourges, ce qui explique le nom de « Berry » attribué au faubourg qui traverse la cité en direction du sud.

Des vestiges ont été retrouvés sur la commune de Château-Renard : une villa à Chenevannes, des bains à la Bouzie et aux Monts.

La première désignation connue de la cité est « ville d’Ouanne », qui deviendra ensuite « Mont d’Ouanne », en raison de la présence de la haute colline qui domine la vallée.

Au début de notre ère, le christianisme apparaît. Mais quelques siècles plus tard, la cité s’enfonce dans les ténèbres, sans doute à partir de 451 lorsqu’Attila et ses Huns ravagent le Montargois avant d’être écrasés en Champagne.

La population s’installe ensuite entre les bras de l’Ouanne, autour de la Motte de Sigebert, bâtie au VI siècle à quelques centaines de mètres en amont du château actuel de La Motte. Cependant le village ne renaîtra véritablement de ses cendres qu’au siècle suivant, lorsque l’abbaye de Ferrières édifie sur la colline un prieuré dédié à saint Amand.

A partie de 835, cette abbaye étend son autorité à l’ensemble du gâtinais avec la création d’un monastère à Gy-les- Nonains. Château-Reanard compte alors cinq monastères.

Un siècle plus tard, vers 940, Fromond 1er, comte de Sens, fait édifier un premier château, vrasemblablement une fortification en bois, à la place de la Motte Sigebert.

C’est à son fils Renard 1er, également comte de Sens, qui fait bâtir en 961 un château féodal sur la colline, que Château-Renard doit son nom.

L’histoire des deux châteaux ; le château haut et le château d’en bas, est étroitement liée et se confond souvent avec l’histoire du village.

LE DÉVELOPPEMENT DE LA VIE SOCIALE : DE L’AN MILLE A LA FIN DU MOYEN ÂGE.

Au début du second millénaire, les descendants de Renard sont propriétaires des deux châtellenies.

L’un d’entre eux, Jocelin 1er de Courtenay, va se marier à deux reprises. A sa mort en 1079, ses terres sont partagées entre les enfants des deux lits : l’une des filles du premier lit, Vaindemonde, reçoit le château d’en haut ; l’aîné des enfants du second lit, Milon, reçoit le château d’en bas.

Les deux familles vont s’affronter au cours des décennies suivantes et les deux fiefs ne seront réunis de façon pérenne qu’en 1531 avec la famille de Coligny.

A partir de l’an mille, s’ouvre une période de relative prospérité, le terroir du Gâtinais étant reconnu pour la qualité de ses produits agricoles, notamment pour son cidre et le miel.

La situation change avec la guerre de cent ans. D’octobre 1358 à mai 1359, les troupes de Robert Knowles, un général anglais d’origine allemande, ravagent une partie du Gâtinais, incendiant notamment l’abbaye de Fontainejean. Elles passent à proximité de Château-Renard, mais épargnent la ville et le château-haut où s’est réfugiée la population de la cité et celle de Saint-Germain-des-Prés.

La vie continue malgré la guerre. Plusieurs constructions apparaissent à cette époque sur la place principale. L’Hôtellerie des Trois Rois, dès la fin du XIV siècle, puis en 1415 une demeure qui deviendra par la suite la Maison de Jeanne d’Arc.

Le 18 septembre 1429 au soir, Jeanne d’Arc, qui traverse Château-Renard pour la troisième fois, arrive en compagnie de Charles VII. Elle passe la nuit dans la maison qui porte aujourd’hui son nom, alors que le roi est reçu au château de la Motte.

Seule place royale située au nord-est de la Loire que les anglais ne réussissent pas à prendre, la cité reste intacte et ne sort pas trop affaiblie de la guerre de cent ans.

L’ENTREE DANS L’EPOQUE MODERNE : DE LA RENAISSANCE A LA FIN DE L’ANCIEN REGIME ;

Au début du XVI siècle, sous François 1er, le calme et la prospérité reviennent. La population s’accroît et approche les 4000 habitants, un niveau jamais atteint depuis cette époque. Toutefois cette quiétude disparaît après l’intégration, à partir de 1531, des deux seigneuries au domaine des Coligny partisans de la Réforme et l’apparition des premières tensions entre catholiques et protestants.

En 1532. Des maisons sont incendiées ; des religieux sont précipités sous les roues d’un moulin, l’église saint Nicolas et la Maison-Dieu sont détruites et les Coligny confient l’église à un pasteur, alors que la population reste mojoritairement catholique.

En 1568, la situation s’inverse et le roi s’attaque aux biens de Gaspard II de Coligny. Sur ordre du roi, Charles de La Rochefoucauld, chasse les protestants du château-haut.

D’abord déchu de ses droits, l’amiral de Coligny, recouvre la propriété de ses biens dès 1570, à la faveur d’une trêve. Mais en 1572, il est tué lors de la Saint-Barthélemy ; ses deux chatellenies sont alors attribuées à Catherine de Médicis.

Louise de Coligny, la fille de l’amiral, ne sera autorisée à rentrer en possession des terres qui lui reviennent de son père qu’en 1603, après une longue contestation. Quelques années plus tard, en 1609, elle entame la reconstruction du château de La Motte sur les ruines de 1568.

Au début du XVII siècle, le fils de Louise de Coligny, lui aussi protestant, domine Château-Renard et s’en prend régulièrement aux catholiques. Mais en 1621, la population, restée majoritairement catholique, s’empare du château-haut qui sera détruit en 1623 sur ordre de Louis XIII.

En 1660 la cité compte alors environ 3000 habitants.

L’HISTOIRE CONTEMPORAINE : DE LA REVOLUTION A NOS JOURS.

Sous la Révolution, Château-Renard perd son nom et devient Réunion-sur-Ouanne.

D’abord orthographiée Château-Renard dans l’arrêté du 9 vendémiaire an X, la commune prend le nom d’usage de Châteaurenard.

Le début du XIX siècle voit l’arrivée du télégraphe de Chappe.

En 1814, après la chute de Napoléon 1er, la ville est occupée par les cosaques, puis par les Bavarois.

Après une année 1817, particulièrement dure, une nouvelle ère de développement économique apparaît.

Le XIX siècle est aussi une période de réfection des voies de communication. Ainsi la route de Montargis à Joigny est achevée dès 1828. Le point d’orgue se situe un peu plus tard avec la construction de la voie ferrée reliant Montargis à Sens et à Toucy entre 1869 et 1874.

Pendant la guerre de 1870, les troupes de Frédéric-Charles de Prusse occupent les lieux.

Au début du XX siècle, Chateaurenard est une bourgade rurale vivante et active de 2300 âmes mais la première Guerre mondiale va boulverser la vie de nombreuses familles. Plus d’une centaine de jeunes soldats seront tués au cours des combats.

Durant le Seconde Guerre mondiale, la résistance locale s’organise. Le 10 aout 1944, le château de La Motte, qui est occupé par les troupes allemandes, est attaqué par un groupe de maquisards. Trois d’entre eux sont tués. Châteaurenard est libéré quelques jours plus tard, le 24 août 1944.

En 1998, afin de supprimer l’homonymie séculaire avec la ville de Châteaurenard dans les Bouches-du-Rhône, la commune reprend officiellement la dénomination de Château-Renard.

*Extraits du livre « L’HISTOIRE DES VILLAGES des environs de CHÂTEAU-RENARD » de Claude Martin et Alain Romilly disponible au Royal tabac-Presse place de la République à Château-Renard et au Syndicat d’Initiative.

LA DYNASTIE DES RENARD

La forteresse est construite en 961 par le comte de Sens Renard 1er.

Né en 937, l’intéressé connaît bien les lieux puisqu’il a passé sa jeunesse dans « La Motte » construite dans la prairie, par son père Fromond 1er, également comte de Sens.

Son père meurt alors qu’il n’est encore qu’adolescent. Il se retire dans son château de l’Ouanne hérité de son père, mais il le trouve mal situé.

Il avise alors, sur les hauteurs de la cité, un emplacement qui lui convient parfaitement en raison de sa position élevée, permettant une lutte plus efficace contre les invasions.

A l’époque, le « Mont d’Ouanne » est occupé par l’abbaye de Ferrières qui a édifié sur la colline un prieuré bénédictin en l’honneur de saint Amand.

Homme coriace et sans scrupules, Renard 1er s’empare de la butte, chasse les moines, dépouille l’abbaye d’une partie de ses biens et entame la construction d’une forteresse qui englobe le prieuré. Il conserve néanmoins le château de son père.

A partir de cette date, la ville de « Mont d’Ouanne » perd son nom et devient Château-Renard, en référence à Renard 1er.

Renard 1er meurt en 996. Son fils Fromond II et son petit fils Renaud II lui succèdent à la tête des deux fiefs.

En 1015, en raison de leur comportement odieux, les Renard sont destitués de leur comté de Sens par Robert II le Pieux.

DE LA DESTRUCTION A LA RECONSTRUCTION.

En 1079, à la mort de Josselin 1er de Courtenay, l’un des descendants de Renard, ses biens sont partagés entre ses deux enfants issus de ses deux mariages successifs. C’est l’une des filles du premier lit, Ermengarde de Courtenay, née en 1061, qui reçoit le château-haut, alors que l’autre domaine revient à son demi-frère Milon de Courtenay.

Vers 1080, Emengarde épouse Reanud II de Joigny qui a hérité du caractère ignoble de son aïeul. Dès lors les deux familles (Joigny et Courtenay) ne vont pas cesser de s’affronter au cours des décennies suivantes.

En 1110, le roi Louis VI le Gros, lassé par l’attitude de Renaud II, ordonne la destruction de la forteresse. Il demande à Milon de Courtenay d’édifier deux châteaux ; celui de la Motte au cœur du village et celui de la Volve sur l’autre versant de la vallée, pour épier ses faits et gestes. Renaud II meurt en 1115.

Un siècle plus tard, le domaine est aux mains de Gaucher de Joigny.

En 1232 sous le règne de Saint Louis, Gaucher de Joigny obtient de Blanche de Castille, qui assure la régence pendant la minorité du roi, l’autorisation de rebâtir le château. La reconstruction s’achève quelques années plus tard, en 1241 ;

Doté d’un monumental donjon et de seize tours, entourée d’un fossé de 6 mètres, la forteresse a fière allure et représente un bel exemple de l’architecture médiévale. Le château dispose de cinq portes, dont quatre donnant sur l’extérieur. La plus célèbre est la Porte Rouge, le portail actuel. L’accès à la Porte Rouge précédée d’un gibet, s’effectue par un pont levis à bascule permettant de franchir le fossé.

Gaucher de Joigny ne verra jamais la fin de la reconstruction. En effet il meurt en 1237 en Terre Sainte pendant les Croisades.

LA VIE DE LA FORTERESSE AU MILIEU DU MOYEN ÂGE.

Le château revient alors à sa fille Pétronille, alias Perrenelle, née en 1230, également comtesse de Joigny.

En 1249, celle-ci épouse Pierre II de Courtenay, déjà titulaire de la seignerie du bas Château-Renard, avec lequel elle aura une fille, Amicie de Courtenay. Ce mariage scelle la réunion des deux fiefs.

Ses enfants vont alors se partager les terres de Château-Renard ; son fils Henri III de Sully, issu de son second mariage, reçoit le château du bas ; sa fille Amicie de Courtenay, née de son premier mariage, reçoit le château du haut.

Amicie de Courtenay épouse Robert II d’Artois né en 1250. La forteresse passe donc de la famille de Joigny à la famille d’Artois. Robert II d’Artois meurt en 1302 ;

Sa fille aînée, Mahaut d’Artois, née en 1268, accède à la tête du comté d’Artois et hérite du château-haut. Elle y recevra notamment le roi Philippe le Bel. Petite-nièce de Saint-Louis, Mahaut d’Artois est l’un des plus puissants personnages du royaume.

En 1312, Mahaut d’Artois cède son fief à son cousin Henri IV de Sully, déjà propriétaire du château de La Motte. Mais pour éviter que ce dernier ne devienne le maître absolu du bourg Philippe le Bel lui impose l’année suivante un échange entre le château-haut de Château-Renard et le château de Dun-le-Roi.

Le château-haut devient la propriété du roi qui y installe une garnison en 1317. Il appartiendra aux rois de France, puis aux ducs d’Orléans, jusqu’au début du XVI siècle.

Au Moyen-Âge le château est une ville dans la ville. Avec onze puits et soixante quinze maisons, il abrite cinq cents âmes, mais beaucoup plus lorsqu’il est amené à servir de refuge à la population des environs.

DE LA GUERRE DE CENT ANS A LA RENAISSANCE

Pendant la guerre de Cent Ans, la forteresse ne sera jamais prise, ni par les Anglais ni par les Bourguignons.

En 1429, la garnison de Château-Renard, forte de cent soxante hommes, combat les Anglais à Boiscommun et se présente le 26 avril devant Orléans, pour porter secours aux assiègés et participer à sa libération.

Au début du XVI siècle, le château reste un univers clos. En 1510 on y dénombre encore quatre-vingt familles.

L’arrivée de François Ier correspond à la disparition progressive des châteaux forts. Il ordonne alors la vente du château-haut. Celui-ci est adjugé en 1522 à Gaspard Ier de Coligny

En 1514, celui-ci épouse Louise de Montmorency. Nommé maréchal de France Gaspard Ier de Coligny décède le 24 août 1522 deux mois après son entrée en possession du château-haut.

Celui-ci revient à sa veuve et aux cinq enfants issus de cette union. Tois d’entre eux vont jouer un rôle important au cours des guerres de Religion, le plus connu étant l’amiral Gaspard II de Coligny.

En 1530, Louise de Montmorency est nommée dame d’honneur d’Eléonore d’Autriche, l’épouse de François 1er. L’année suivante elle acquiert le château de la Motte. Elle devient alors conjointement avec ses enfants, propriétaire des deux seigneuries, réunies pour la première fois depuis plusieurs siècles.

Louise de Montmorency, qui s’est beaucoup rapprochée des idées de la Réforme décède en 1547. Ses biens sont partagés entre ses enfants et les terres de Château-Renard reviennent à Gaspard II de Coligny.

L’ERE DES COLIGNY ET L’EPOQUE SOMBRE DES GUERRES DE RELIGION

En 1547, Gaspard II de Coligny épouse Charlotte de Laval avec laquelle il aura huit enfants, dont Louise de Coligny née en 1555 à qui on devra au siècle suivant la reconstruction du château de La Motte.

Attaché au service d’Henri II, Gaspard II de Coligny devient colonel général de l’infanterie en 1547 et gouverneur de Paris et de l’Ile de France en 1551, puis amiral de France en 1552.

Il se convertit au calvinisme et devient avec Condé, dès 1561, l’un des chefs incontestés du parti protestant.

Les guerres de Religion, qui opposent catholiques et protestants, débutent dès avril 1562. Il rejoint alors l’armée protestante rassemblée par Condé.

A Château-Renard, il est l’unique propriétaire des deux châtellenies. La haine est attisée par cette main-mise sur la cité et par l’occupation de la forteresse par les hugenots.

Six ans plus tard, la situation se renverse. Le 3 novembre 1558, le capitaine de La Rochefoucaud-Barbezieux, qui commande les troupes catholiques royales, s’attaque aux huguenots et les chasse du château-haut. Une soixantaine de protestants périssent dans les combats.

Le 27 octobre 1572, le parlement prononce la confiscation des biens de l’amiral de Coligny et attribue ses propriétés à Catherine de Médicis. Quatre ans plus tard, un arrêt du 15 mai 1576 réhabilite sa mémoire.

En 1595, les terres de Château-Renard reviennent à sa fille, louise de Coligny, mais celle-ci ne sera autorisée par le Parlement à rentrer en possession de ses biens qu’en 1603, après plusieurs années de procédure.

LA FIN DE LA FORTERESSE.

Louise de Coligny conservera les deux domaines pendant vingt-cinq ans, jusqu’à sa mort en 1620, mais son nom est surtout rattaché au château de La Motte.

Le fils de Louise de Coligny, Frédéric-Henri de Nassau, lui aussi protestant, lui succède à la tête des deux châtellenies. Les tensions entre les deux communautés reprennent alors.

En 1623, le roi Louis XIII ordonne le démantèlement du château-haut, ne laissant subsister que six tours, dont les deux tourelles commandant l’entrée.

Après la Révolution, les lieux sont progressivement désertés après avoit été la propriété de plusieurs familles dont le duc d’Orléans en 1754.

Il ne reste aujourd’hui de la forteresse que ces ruines imposantes et romantiques qui dominent la cité et témoignent de sa grandeur passée.

*Extraits du livre « CHÂTEAU-RENARD images d’autrefois AU CŒUR DE L’HISTOIRE » de Claude Martin et Alain Romilly disponible au Royal tabac-presse place de la République à Château-Renard et au Syndicat d’Initiative.

LES ORIGINES DE L’EDIFICE

Un prieuré est érigé sur la colline vers l’an 800, il est situé dans la mouvance de l’abbaye de Ferrières.

En 961, Renard Ier chasse les moines de Ferrières et s’approprie les lieux pour y construire sa forteresse

Au début du XI siècle, l’archevêque de Sens fait reconstruire, au cœur même de la forteresse, une église en forme de croix latine, dans le style roman, et la place sous le patronage de saint Etienne.

De 1131 à 1151, les moines construisent la nef de droite dédiée à saint Pavace. Edifiée dans le style roman, elle va du portail au transept et aboutit à la chapelle qui contient les reliques de l’évêque martyr.

L’autre bas-côté ne devient une nef qu’après 1230, époque où une décoration de style gothique apparaît dans le chœur doté de deux chapelles, l’une dédiée à saint Vincent, l’autre à la Sainte-Vierge.

Ainsi, plusieurs fois remanié entre le XI et le XIII siècle, l’édifice appartient à un style de transition entre le roman et le gothique, la nef centrale constituant la partie la plus ancienne.

A la fin du XV siècle, vers 1480, pour faire face à l’accroissement de la population, des travaux d’agrandissement sont entrepris. Le transept est prolongé et un vaste chœur apparaît. Les travaux s’achèvent vers 1485.

LES GUERRES DE RELIGION.

Les premières tensions entre catholiques et protestants apparaissent dès le milieu du XVI siècle.

La situation tourne rapidement à la tragédie, d’abord en 1562 avec le massacre de religieux par les huguenots, puis six ans plus tard, en 1568, lors de l’assaut de la forteresse par Barbezieux. Au cours des combats, une tour contiguë à l’église s’effondre sur l’aile gauche du chœur et enflamme la charpente.

Les travaux de reconstruction sont entrepris peu après, à partir de 1574 et achevés en 1583.

Au début du XVII siècle les brimades à l’encontre des catholiques reprennent. La situation ne reviendra normale qu’à partir de 1621, après la prise de la forteresse par les habitants.

Une cloche nommée Antoinette-Marguerite-Elisabeth est baptisée le 6 novembre 1685. L’installation de l’orgue, qui provient d’une église du Loir-et-Cher, date de 1850.

D’importants travaux de rénovation sont entrepris en 1862. Mais au lieu de restaurer la voûte en berceau datant du XI siècle, l’architecte choisit de construire une nouvelle voûte en brique. Abaissée de 3 mètres par rapport à l’ancienne, elle écrase la nef pricipale et nuit ainsi à l’élégance de l’ensemble de l’édifice. Par ailleurs, en raison des matériaux utilisés, elle est moins solide et elle se lézarde.

En mauvais état au début du XX siècle, l’église fait l’objet d’une nouvelle restauration en 1927.

Plus près de nous, les vitraux inspirés du thème des « quatre saisons » datent de 2001. Ils sont l’œuvre d’un artiste japonais contemporain, Hidéo Matsuda, dont l’épouse était originaire de Château-Renard. Né à Tokyo, en 1943 et arrivé en France en 1970, ce maître-verrier a installé sont atelier à Montargis dans les années 1970.

Ainsi, en raison de nombreux remaniements effectués au fil des siècles, l’église est composée d’éléments de styles assez différents. Dès lors sont unité est plus apparente que réelle. Néanmoins, les réfections successives n’ont pas affecté la ligne de l’édifice dont l’aspect massif est souligné par des piliers aux bases octogonales trapues.

*Extraits du livre « CHÂTEAU-RENARD images d’autrefois AU CŒUR DE l’HISTOIRE » de Claude Martin et Alain ROMILLY disponible au Royal tabac-presse place de la République à Château-Renard et au Syndicat d’Initiative.

La ballade au fil des rues et des venelles permet de découvrir de suberbes demeures et des maisons anciennes à colombages, telles que La Maison de Jeanne d’Arc, l’Hôtel de Hollande ou la maison de l’Île de Canada.

LA MAISON DE JEANNE D’ARC

La date de 1415 gravée dans le bois, sous le pignon, atteste de son ancienneté. Une statue de saint Étienne se trouve dans une niche d’angle située au 1er étage.

A l’origine il s’agit d’une hostellerie. Elle héberge Jeanne d’Arc du 18 au 19 septembre 1429. La chambre qui l’accueille est située au 1er étage. Le roi Charles VII quant à lui est logé au château de La Motte par Georges de La Trémoïlle, compagnon de route et propriétaire des lieux, qui refuse de recevoir Jeanne en raison d’un différent né au cours du voyage.

En 1660, la demeure devient « Maison de Ville », la première mairie de Château-Renard. Elle le restera pendant cent trente ans, jusqu’à la Révolution. Elle sera alors transformée en échoppe.

Classée monument historique depuis 1911, elle abrite aujourd’hui l’office du tourisme.

L’HÔTEL DE HOLLANDE

Située entre la rue de l’école, la rue de la chèvrerie et la rue du Général de Gaulle, cette élégante demeure est l’une des plus anciennes de Château-Renard. Constituée d’un ensemble de bâtiments édifiés autour d’une cour, dotée d’une tourelle et d’un escalier pittoresque, elle n’a jamais été un hôtel, mais un logis éminent qui évoque la famille de Hollande.

En effet, Louise de Coligny, fille de l’amiral devient princesse d’Orange en 1583 à la suite de son mariage en secondes noces avec guillaume 1er d’Orange-Nassau, fondateur de la nation néerlandaise.

Lorsqu’elle revient à Château-Renard en 1595, elle désigne un certain Grégoire Lambert, protestant, comme gouverneur de la cité.

En 1621, la population majoritairement catholique s’empare du château-haut. Quand le roi en 1623 en demande la destruction, le gouverneur donc « hollandais », vient vivre dans cette maison. L’appellation « Hôtel de Hollande » date de cette époque.

L’ÎLE DE CANADA

Non loin de la place de la République, l’Île de Canada, enserrée entre deux bras de l’Ouanne, recèle bien des richesses. Elle s’appelle d’abord l’Île des deux Moulins avec en amont le moulin Saint –Nicolas et en aval le moulin à tan. Son nom actuel date de 1632. Il fait référence aux missionnnaires franciscains des Récollets partis de Montargis, au début du XVII siècle, pour évangéliser la province d’Acadie au Canada.

On y trouve l’une des plus anciennes demeures de Château-Renard, qui se caractérise par ses pans de bois. L’île possède aussi d’autres joyaux, tels que des passerelles, des lavoirs ou des maisons sur pilotis. L’une d’entre elles servit de cadre de travail à Charles et Jean Moreau, deux peintres du XIX siècle.

*Extraits du livre « CHÂTEAU-RENARD images d’autrefois AU CŒUR DE L’HISTOIRE » de Claude Martin et Alain Romilly disponible au Royal tabac-presse, place de la République à Château-Renard et à l’office du tourisme.

DES ORIGINES DE L’EDIFICE A LA FAMILLE DE SULLY

Le nom vient d’une construction plus ancienne, la Motte de Sigebert, édifiée en bois sur une île de l’Ouanne, dès le VI siècle. Vers 940, Fromond 1er, comte de Sens, fait bâtir sur le site un premier château qui s’appelle d’abord « château d’Ouanne ».

A sa mort vers 950, le château et le titre reviennent à son fils, Renard 1er. Celui-ci le trouve mal placé et décide alors de construire le château-haut.

Après le démantèlement du château-haut par Louis VI le gros en 1110, le souverain demande à Milon de Courtenay d’empêcher la reconstruction de la forteresse. En 1121 Milon érige alors entre deux bras de l’Ouanne un ouvrage fortifié de forme octogonale régulière, flanqué de huit tours égales.

En 1159, Elisabeth de Coutenay épouse Pierre 1er de France, le fils de Louis VI le Gros. Dès lors la propriété passe aux mains des Capétiens. Son fils Robert 1er, puis son petit-fils Pierre II héritent de la seigneurie.

En 1282, Henri III de Sully reçoit le château de la Motte. Né en 1283, Henri IV de Sully qui sera conseillé de Philippe le Bel , puis ministre de Philippe V, remplace son père Henri III à la tête de la châtellenie.

Henri IV meurt en 1336 ses descendants lui succèdent.

DE LA FAMILLE DE SULLY A LA FAMILLE DE LA TREMOÏLLE

Marie de Sully est née en 1364. En 1382, elle épouse Guy VI de la Trémoïlle dont elle aura trois enfants. Le domaine de la Motte passe alors aux mains de la famille de La Trémoïlle.

Né en 1346, Guy VI de La Trémoïlle est grand chambellan héréditaire de Bourgogne et le conseiller favori du duc Philippe le Hardi. En 1346, il lance la construction du château de Sully-sur-Loire, puis participe à la croisade de Jean 1er de Bourgogne. Il meurt de maladie en 1397 dans l’ïle de Rhodes.

Marie de Sullly meurt en 1409. Le domaine de la Motte revient alors à l’un de ses fils, Georges de La Trémoïlle. Il est l’un des conseillers les plus écoutés du jeune Charles VII, mais aussi l’un des plus détestés.

Fait grand chambellan en 1427, Georges de La Trémoïlle exerce un grand ascendant sur le roi. Le 18 septembre 1429, il reçoit dans son château de La Motte le roi Charles VII, qui arrive de Reims en compagnie de Jeanne d’Arc. Il refuse d’accueillir cette dernière avec laquelle il est en mauvais termes. Soupçonné de trahison, il est victime d’une tentative d’assassinat à Chinon en Juin 1443. Il meurt le 6 mai 1446 dans son château de Sully-sur-Loire.

DE LA FAMILLE DE LA TREMOÏLLE A LA FAMILLE DE COLIGNY.

C’est Louise de Montmorency, la veuve de Gaspard 1er de Coligny, déjà propriétaire du château-haut, qui devient à partir de 1531 la nouvelle propriétaire des lieux, réunisssant ainsi sur sa tête et celles de ses enfants les deux seigneuries.

En 1539, François 1er s’arrête au château de La Motte où il séjourne du 3 au 6 mai. C’est là qu’il signe l’édit de Château-Renard ou édit de la Blanque, qui préfigure la loterie royale ancêtre de la loterie nationale.

A la mort de Louise de Montmorency en 1547, le château de La Motte et le château-haut de viennent la propriété de son fils Gaspard II, dit l’amiral de Coligny.

Partisan de la Réforme il va jouer un rôle déterminant lors des guerres de Religion.

En 1568, les biens appartenant aux protestants font l’objet de destructions. Ainsi le roi ordonne à La Rochefoucault-Barbézieux, qui vient de s’emparer du château-haut, le démantèlement du domaine de La Motte ; les tours sont arasées d’un tiers, jusqu’à la hauteur du premier étage.

Après la mort de Gaspard II de Coligny en 1572, lors de la Saint-Barthélemy, ses biens sont confisqués et les châtellenies de Château-Renard sont attribuées à Catherine de Médicis.

La famille de Coligny ne sera réabilitée qu’en 1576 ;

Vingt ans plus tard, en 1595, les terres de Château-Renard reviennent à sa fille Louise de Coligny. Elle en restera propriétaire pendant vingt cinq ans, jusqu’à sa mort en 1620.

LOUISE DE COLIGNY ET LA RECONSTRUCTION DE CHÂTEAU.

Louise de Coligny épouse en secondes noces le prince Guillaume 1er d’Orange-Nassau, protestant comme elle et fondateur de la nation néerlandaise.

Guillaume 1er d’Orange meurt assassiné le 10 juillet 1584 à Delft. Elle élevera seule son fils Frédéric-Henri d’Orange-Nassau et ses six filles.

Elle doit attendre 1603 et l’issue d’une longue procédure devant le Parlement pour rentrer en possession de ses terres.

Elle entreprend alors, à partir de 1609, la reconstruction du château de La Motte. Elle fait appel au fils d’Androuet du Cerceau, architecte de Gabrielle d’Estrées, favorite d’Henri IV.

L’architecte modifie l’ordonnancement des lieux et retient un plan unique France. La nouvelle construction repose en effet sur les anciennes fondations de la forteresse médiévale, de forme octogonale édifiée en 1121. Le nouveau château est bâti sur trois des côtés de cet octogone primitif, entièrement entouré d’eau, avec une cour d’honneur. La façade principale est flanquée de deux ailes placées obliquement suivant un angle de 135°, ce qui donne à l’ensemble un aspect largement ouvert et d’une rare élégance.

Il est construit en briques et pierres. Il est surmonté de hautes toitures d’ardoises et ses fenêtres sont entourées d’encadrement en pierre. La construction s’achêve en 1616.

C’est le château dû à Louise de Coligny que l’on peut admirer encore aujourd’hui. sans doute l’une des plus belles demeures du Loiret.

Louise de Coligny n’y viendra que rarement Elle meurt d’une pleurésie le 13 novembre 1620 au château de Fontainebleau où elle est l’invitée de Catherine de Médicis.

LE CHÂTEAU DE LA MOTTE A LA FAMILLE FOUGERET

A la mort de Louise de Coligny, les terres de Château-Renard passent aux mains de son fils Frédéric-Henri de Nassau, prince d’Orange, qui décède en 1647. Dix ans plus tard, en 1658, la famille d’Orange-Nassau cède ses droits à Jacques Amat. Jacques Amat, baron du Poët, est secrétaire du roi Louis XIII et conseiller d’Etat.

Dès son entrée en possession du château de La Motte en 1658, il se lance dans un ambitieux programme de travaux : construction du colombier de 3.000 boulins, creusement du canal qui longe le château, mise en place d’un système hydraulique d’écoulement destiné à éviter les crues, création de 15 hectares de jardin et de parterres, situés notamment à la place de l’actuel parking de la ville.

A sa mort, son fils lui succède, mais vingt ans plus tard, en 1680, sa passion du jeu entraîne la saisie des deux chatellenies de Château-Renard qui sont adjugées à Antoine d’Acquin. Ambitieux, avide et opposé à toutes innovations médicales, ce premier médecin de Louis XIV en 1672, est l’un des praticiens caricaturaux du Grand Siècle qui sert de modèle à Molière. Il tombe en disgrâce en 1693 et meurt en 1696.

Un traité est passé en 1754 entre la famille d’Acquin, le duc d’Orléans et Jean-Pierre Fougeret qui prévoit la revente partielle à Jean-Pierre Fougeret des terres de Château-Renard, le duc d’Orléans se réservant la propriété du château-haut. Jean-Pierre Fougeret, financier à Paris et syndic de la Compagnie des Indes entre en possession de La Motte en 1755. Il meurt subitement l’année suivante. Sa veuve vivra au château de La Motte jusqu’à sa mort en 1786, la propriété du château revenant au fils aîné, Jean Fougeret, receveur général de Franche-Comté.

Avant la Révolution, plusieurs personnages célèbres séjournent au château de La Motte, dont Necker, ministre des Finances de Louis XVI, qui y reste plusieurs mois en 1787 avec sa fille Mme de Staël. Jean Fougeret, sera le seul habitant de Château-Renard guillotiné. Libérée après onze mois de captivité sa veuve, Françoise d’Outremont, se rend incognito à Château-Renard et découvre un château saccagé, dont la plupart des meubles ont été vendus.

En 1806, après une période d’épidémies, d’inondations et un violent ouragan, la veuve de Jean Fougeret vend le domaine.

A partir de 1806, le successeur de la famille Fougeret au château de La Motte est un homme politique, le baron Charles-Alexandre de Paul de Baert dont la famille, par succession restera sur les terres de Château-Renard jusqu’aux premières années du XX siècles. Plusieurs propriétaires vont alors se succéder avec des fortunes diverses inhérentes à la gestion d’un domaine d’une telle importance.

Durant la Seconde Guerre mondiale, le château est occupé par les Allemands qui le transforment en hôpital. En 1944, il est l’objet d’un raid de la part de la Résistance, ce qui donne lieu à des représailles sanglantes.

En 1962, le château passe aux mains d’un certain Lorcher, un suisse allemand également propriétaire des établissements Juvena qui deviendra les laboratoires Pierre Fabre. Il procède à une restauration de l’intérieur du château, puis finit par le vendre.

Dans les années 1980, le domaine alors équipé de nombreux courts de tennis, sert de centre d’entraînement aux joueurs de tennis qui viennent préparer le tournoi de Roland-Garros.

Aujourd’hui, la plupart des courts ont disparu. La château appartient à une société mexicaine.

*Extraits du livre « CHÂTEAU-RENARD images d’autrefois AU CŒUR DE L’HISTOIRE » de Claude Martin et Alain Romilly, disponible au Royal, tabac-Presse, place de la République à Château-Renard et à l’Office du Tourisme.

Commerces à Château-Renard

Bar du Donjon

Bar-Restauration

29 Place de l'Hôtel de Ville 45220 Château-Renard
02 38 95 39 10

Andiamo Pizza

Restauration Rapide
23 rue Paul Doumer 45220 Château-Renard

La Tambouille

Bar Restaurant, cuisine traditionnelle à base de produits frais
334 Avenue du Président Roosevelt 45220 Château-Renard

Le Blé d'Or

Pizzéria, Crêperie, Train restaurant
Pascal CAUGANT
31 rue Paul Doumer 45220 Château-Renard
02 38 95 31 59
Ouverture : Tous les soirs de 18h30 à 21h00. Fermé le jeudi.

Le Renardeau

Restaurant
95 Place de la République 45220 Château-Renard
02 38 95 37 11

Le Sauvage

Hôtel-Restaurant
3 Place de la République 45220 Château-Renard
02 38 95 23 55

U Express

Supermarchés
Le Pré Chapon - ZA La Gravière 45220 Château-Renard
02 38 07 11 00

Kapital Café

Bar
85 Place de la République 45220 Château-Renard

Le Berry

Bar-Tabac
51 rue Aristide Briand 45220 Château-Renard
02 38 95 38 13

Le Royal

Bar-Tabac

109 Place de la République 45220 Château-Renard
02 38 95 21 38